« Je propose de créer un groupe de travail sur ce sujet »

Patricia Hénaff, 1ère Adjointe en charge des ressources humaines, du dialogue social, de la communication et de la relation avec les usagers

Conseil municipal de Plougastel from An Tour Tan on Vimeo.

Monsieur le Maire,

À l’heure où j’écris ces lignes, j’ai mes règles, comme 15 millions de personnes en France chaque mois.

Je voudrais commencer cette question par rappeler quelques chiffres.

Bien que les situations personnelles varient, une femme a ses règles 500 fois dans sa vie, pendant presque 40 ans. Elle saigne pendant 5 jours en moyenne.

Si personne ne remet en cause le caractère essentiel des protections périodiques, il existe une réelle injustice financière autour des menstruations.

Evaluer le cout mensuel de ces protections n’est pas choses simples, ce coût varie en fonction de l’abondance du flux, de la durée du cycle, des protections utilisées. A cela s’ajoute les vêtements et draps tachés, les arrêts de travail liés au syndrome prémenstruel, les antidouleurs sans ordonnances, les dispositifs d’électrostimulation antalgiques, etc.

Permettez-moi à présent de paraphraser vos enjeux et orientations budgétaires, vous placez 2021 sous le signe de la cohésion sociale et de la transition. Vous proposez une écoute particulière et permanente des personnes en difficultés, des étudiants…

Aujourd’hui en France, à Plougastel, des femmes ont à choisir entre un plat de pâtes et un tampon.

Aujourd’hui en France, à Plougastel, des femmes ne changent pas leurs protections toutes les 4heures par soucis financier. Cette « économie » de produits hygiéniques est une réelle mise en danger de leur santé ; elles risquent démangeaisons, infections voire syndrome du choc toxique pouvant engager le pronostic vital.

Aujourd’hui en France, à Plougastel, des femmes plient du papier toilette dans leur sous-vêtement, ou utilise un gant de toilette, un morceau de drap, des mouchoirs, …

Nous sommes ici devant une injustice sociale et au-delà de cette injustice, nous sommes face à une question de dignité humaine. Ces situations et ce constat ne peuvent plus durer.

Elles nécessitent de nous tous, élus, des actions et politiques ambitieuses pour lutter contre la précarité menstruelle dont la première étape serait l’installation de distributeurs gratuits de protections dans les collèges, les ERP communaux. Cette première étape ne saurait s’accompagner d’une sensibilisation des jeunes filles ET des jeunes garçons et plus largement des Plougastels à ces problématiques.

Ces distributeurs peuvent être alimenter par des dons de particuliers, d’entreprises, mais également subventionnés par la mairie. 

Une autre étape, tout aussi importante, est de privilégier des protections féminines qui puissent être respectueuse du corps des femmes et de l’environnement. Vous n’êtes pas sans savoir que dans ces produits de première nécessité on retrouve du plastique, du coton nourri aux pesticides et blanchi au chlore. Merveilleux cocktails pour nos vagins ! Il existe des marques pour qui hygiène féminine rime avec écologie.

Dans une démarche de transition qui est la vôtre, nous pourrions également envisager d’orienter cette politique vers le zéro déchet et proposer une aide à l’acquisition d’un kit lavable et réutilisable. Je vous énumère ici quelques exemples ; serviettes lavables, culottes menstruelles ou cup.

Je me tiens à votre disposition pour cette recherche de solutions, de partenaires et pour mettre en application vos objectifs de justice sociale qui passent inévitablement par l’égalité Femmes-Hommes.

Monsieur le Maire, nous pouvons changer les règles et en écrire de nouvelles !

Dans l’attente de votre réponse, veuillez accepter Monsieur le Maire ma considération distinguée.

Le Meur Marlène

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *